Abstract
Les études de genre en sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS) jouissent d’une littérature scientifique relativement conséquente. Depuis les années 1990, les activités physiques, sportives et artistiques (APSA) font l’objet d’une analyse de genre assez fine. À l’aube des années 2020, marquée par une visibilisation inédite des transidentités, les trans studies convoquent et interrogent inévitablement certains postulats féministes dans le champ de l’éducation physique et sportive (EPS). Cet article propose de les mettre au travail à travers l’investigation des expériences d’une élève trans dans la discipline. Les résultats présentés évoquent en somme un positionnement singulier de l’enquêtée : son discours aspire à déconstruire les normes de genre dans les APSA, tandis que sa pratique présuppose une valorisation d’un système de genre binaire en EPS. Ils ouvrent ainsi la voie à des questionnements sur les modalités d’émergence d’un horizon trans-féministe dans la discipline.