Author:
Xie Kailing,Huang Ying,Goudarzi Tiam
Abstract
En Chine, la permanence de l’éthique confucéenne perpétue un ordre hiérarchique et hétéronormatif des genres qui a des conséquences importantes sur la subordination des femmes, dans une société dominée par les hommes. Cet ordre traditionnel des genres continue à influer sur les politiques publiques et les dynamiques familiales. Quelle que soit leur orientation sexuelle, les Chinoises et les Chinois sont continuellement confrontés à cette structure normative dans leur vie quotidienne et contraints de composer avec elle. Notre étude s’attache à éclairer la permanence de cette structure de genres, notamment son intersection avec les aspirations de la classe moyenne, à travers l’examen d’une des professions les plus féminisées en Chine, l’enseignement. Nous utilisons le genre et la classe sociale comme les principaux outils analytiques pour comprendre la manière dont les enseignantes effectuent des choix de carrière et de mariage en fonction de leurs aspirations à devenir membres de la classe moyenne. Ce faisant, nous réintroduisons la notion de classe, un aspect souvent négligé dans l’analyse des disparités liées au genre en Chine. En outre, nous soulignons l’importance d’une analyse genrée de classe dans les débats contemporains sur les questions relatives au travail, en mettant en évidence le rôle central de la structure hétéronormative de genre dans la formation d’inégalités pluridimensionnelles dans la Chine d’aujourd’hui.