Abstract
Par l’appui sur une enquête ethnographique au long cours (2016-2019) à la cité des Bosquets de Clichy-sous-Bois et au quartier du Chemin-Bas d’Avignon à Nîmes, l’article propose un retour sur le réinvestissement de la tradition islamique parmi l’immigration postcoloniale et ouvrière – plus spécifiquement celle maghrébine. À l’encontre de la thèse de la rupture générationnelle, il vise à montrer que la réaffiliation à l’islam est tributaire d’une alliance sanctifiée religieusement entre les ouvriers immigrés – devenus les « anciens » de la communauté – et leurs enfants. Les uns ont ainsi œuvré à la construction des mosquées en cité, les autres investissent le « souci de soi » que fonde le redoublement des actes de l’adoration rituelle.