Abstract
Face aux fake news, le fact-checking rappelle les faits et atteste de leur véracité. Il passe toutefois sous silence la portée communicationnelle du journalisme qui, en s’adressant au public, vise aussi à donner du sens aux évènements. De ce point de vue, le journalisme semble démuni face au « bullshit », à savoir tous ces énoncés performatifs qui ignorent les faits plus qu’ils ne les trahissent. L’autorité du journalisme s’en trouve affaiblie faute d’affirmer sa dimension politique, à savoir l’engagement qui consiste, pour son public, à interpréter les évènements dans une perspective la plus rationnelle possible. C’est ce qu’illustre le discours sur l’éducation aux médias associé au Décodex ou le fact-checking du débat de l’entre-deux tours de la présidentielle française de 2022 par CheckNews et les Décodeurs.
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