Abstract
Un préjugé ancien dévalorise la « période féodale », c'est-à-dire la France et l'Europe des 10e et 11e siècles, ou à partir de « l'an mil ». Une théorie sous-jacente dissuade trop d'historiens, prétendument empiriques, d'y voir aucune sorte d'esprit public ou d'autorité régulatrice. De quoi surprendre et même choquer un esprit teinté d'anthropologie ! Et n'y a-t-il pas aussi quelque arbitraire dans les récits d'une édification de « l'État », aux 12e et 13e siècles, « par la féodalité », c'est-à-dire en récupérant ou détournant des principes réputés « féodaux » ? Il est bien temps ensuite, aux époques ultérieures, d'opposer les « résidus féodaux » à la « modernisation par l'État », dans les intrigues que l'on tisse ou les tableaux que l'on brosse… Le livre de Susan Reynolds détruit allègrement tout cela. On ne peut qu'applaudir tout d'abord, tant la critique est forte et convaincante. Mais on se demande ensuite si elle ne va pus trop loin.
Publisher
Cambridge University Press (CUP)
Subject
General Social Sciences,History
Reference49 articles.
1. Contribution à l'étude des origines des cours féodales en France;Ganshof;Revue historique de Droit français et étranger,1928
Cited by
51 articles.
订阅此论文施引文献
订阅此论文施引文献,注册后可以免费订阅5篇论文的施引文献,订阅后可以查看论文全部施引文献