Author:
Fournier-Charrière É.,Dusser P.
Abstract
Les douleurs musculosquelettiques diffuses chroniques touchant plusieurs régions du corps sont fréquentes chez l’enfant et l’adolescent et peuvent parfois devenir chroniques. Dans ce cas faut-il évoquer le diagnostic de syndrome fibromyalgique juvénile (SFMJ) ? Quelques rares équipes ont décrit depuis 1985 de petites cohortes de SFMJ, où les douleurs diffuses entraînant un retentissement sur la qualité de vie sont associées comme chez l’adulte à la fatigue, la dépression, les céphalées, le syndrome de côlon irritable et à l’examen, la présence de points douloureux (symptôme qui ne figure plus dans les critères diagnostiques). Sa prévalence se situe entre 1,2 et 6,2 %. Le contexte de cette douleur fonctionnelle dite nociplastique (par abaissement du seuil de perception de la douleur) comporte des facteurs de susceptibilité intrinsèques (sexe, hyperlaxité, seuil de sensibilité à la douleur, etc.) et extrinsèques (contexte sociofamilial, traumatisme physique et/ou psychique, etc.). Le SFMJ a un impact important sur la scolarité et nécessite une prise en charge multimodale combinant des thérapies physiques, comportementales et psychothérapeutiques. L’évolution dans le temps semble variable. Parallèlement, de nombreuses équipes décrivent des enfants et adolescents souffrant de douleurs musculosquelettiques chroniques diffuses et inexpliquées comportant les mêmes caractéristiques. Pourtant, l’analyse de la littérature sur le SFMJ, réalisée lors d’une expertise coordonnée par l’Inserm, ne permet pas d’identifier, à ce jour, des critères objectifs le distinguant d’autres formes de douleurs chroniques diffuses chez les enfants/adolescents. Il est donc recommandé en France comme en Allemagne de ne pas utiliser ce diagnostic chez l’enfant/adolescent souffrant de douleurs musculosquelettiques chroniques.
Subject
Anesthesiology and Pain Medicine