Abstract
La chirurgie des cancers du rectum répond à des impératifs carcinologiques que sont l’exérèse totale du mésorectum (TME) et le respect de la marge de résection circonférentielle (CRM), tout en tentant de maîtriser la morbidité, l’enjeu fonctionnel et l’impact médicoéconomique. Quatre techniques s’affrontent aujourd’hui : la laparotomie, la coelioscopie qu’elle soit faite de haut en bas de façon classique (LTME) ou bien de bas en haut par voie transanale (TaTME) ou enfin la chirurgie avec assistance robotique (RTME). Cinq essais randomisés ont comparé la laparotomie à la laparoscopie sans démontrer la supériorité de la voie mini-invasive. La TaTME réalise une véritable proctectomie de bas en haut. Elle a été promue dans le but de faciliter l’abord d’un pelvis étroit particulièrement chez les hommes obèses avec un mésorectum volumineux. Elle modifie les repères du chirurgien et nécessite une learning curve au risque d’une morbidité importante et d’un mauvais résultat carcinologique. La RTME apporte de nombreux avantages : vision en 3D magnifiée, instruments articulés, aide à la dissection dans un bassin étroit. Le bénéfice est marqué chez les cas difficiles : sujets obèses, sexe masculin, anastomoses basses. Chez ces patients à haut risque chirurgical, le taux de conversion est diminué par rapport à la coelioscopie et à la nécessité de réaliser une anastomose coloanale réduite. Nous reprenons les éléments clés de la littérature pour discuter des quatre techniques. Le niveau de preuve scientifique ne permet pas de conclure sur la supériorité de l’une d’entre elles. La meilleure technique est probablement celle que possède le mieux le chirurgien. C’est pour cela que nous proposons l’ouverture d’un essai prospectif comparatif multicentrique international : RESET (REctal Surgical Evaluation Trial). Il comparera les quatre techniques chez les malades à haut risque, pris en charge par des chirurgiens expérimentés dans la technique de leur choix.
Subject
Gastroenterology,Internal Medicine