Abstract
Utilisée en anesthésie depuis les années 1960, la kétamine a montré son intérêt particulier par l’absence de dépression respiratoire et par le maintien de la stabilité hémodynamique. Elle se positionne comme une substance de choix dans l’anesthésie de guerre, de catastrophe et d’urgence. La kétamine a longtemps souffert d’une mauvaise image du fait de ses effets secondaires psychodysleptiques. Dans les années 1990, la kétamine a connu un regain d’intérêt au bloc opératoire avec l’émergence de l’analgésie multimodale. Utilisée à dose subanesthésique, elle devient l’antihyperalgésique de choix. Elle présente le meilleur rapport bénéfice/risque avec une épargne morphinique importante, plus particulièrement dans les chirurgies les plus traumatiques. À ce jour, les études suggèrent que son effet antihyperalgésique dans la période périopératoire permettrait de prévenir les douleurs chroniques postopératoires. Les mécanismes d’action de la kétamine sont nombreux, elle n’agit pas seulement sur les récepteurs NMDA, mais elle a une action ubiquitaire sur le système nerveux central, en particulier dans la neuro-inflammation, qui a été étudiée récemment en périopératoire. Ces mécanismes ouvrent de nouvelles perspectives de recherche dans la dépression et les troubles cognitifs postopératoires.
Subject
Anesthesiology and Pain Medicine