Author:
Serres M.,Gil-Jardiné C.,Evrard G.,Revel P.,Tentillier E.,Galinski M.
Abstract
Introduction : L’analgésie-sédation procédurale (ASP) consiste à administrer des agents sédatifs permettant aux patients de tolérer des procédures désagréables. L’ASP a fait l’objet de recommandations formalisées d’experts de la Société française de médecine d’urgence (SFMU) depuis 2010. L’objectif était d’évaluer l’impact de ces recommandations sur les pratiques des smuristes en France concernant la réalisation d’une ASP.
Méthodes : Enquête téléphonique réalisée de janvier à juillet 2016. Nous avons joint un médecin de permanence le jour de l’appel dans chaque service mobile d’urgence et de réanimation (Smur) métropolitain. Il devait répondre à un questionnaire focalisé sur une situation clinique pour laquelle une ASP était indiquée : fracture fémorale déplacée.
Résultats : Chaque Smur métropolitain a été joint (n = 384), et 309 médecins ont répondu au questionnaire (80 %). Quarante-deux combinaisons thérapeutiques différentes ont été proposées, et 308 médecins (99 %) administraient soit un sédatif, soit un opioïde, soit les deux. La morphine était le principal antalgique utilisé (n = 232 ; 75 %), les posologies et les modalités correspondant aux dernières recommandations. La kétamine était le sédatif le plus utilisé (n = 163 ; 53 %), mais les posologies étaient inférieures à celles recommandées La douleur des patients communicants était évaluée avec une échelle adaptée. La douleur des patients non communicants, adultes ou enfants, n’était pas évaluée avec une échelle adaptée. Un tiers des Smur avait un protocole d’ASP, et 27 % des médecins disaient connaître les recommandations. Au total, il y avait une grande hétérogénéité des modalités de réalisation de l’ASP, avec notamment des difficultés de maniement des sédatifs, des recommandations peu connues et un faible taux de protocoles dans les Smur.