Abstract
L’énergie d’origine ligneuse est largement utilisée en République démocratique du Congo (RDC) où elle satisfait plus de 90 % des besoins énergétiques des ménages et de certains professionnels. Cette étude dresse l’état des lieux des connaissances sur la filière bois-énergie et les plantations dédiées en RDC, en particulier dans la province du Nord-Kivu, et cherche à relever les éventuelles lacunes dans l’information qui nécessiteraient d’être comblées. La revue des études a révélé un caractère fragmentaire de la recherche sur la filière. La consommation en bois-énergie n’est connue que pour quelques villes, avec des estimations questionnables pour certaines d’entre elles dont Butembo au Nord-Kivu. L’extraction du bois-énergie se fait dans toutes les zones boisées accessibles dont les forêts naturelles, les terres agricoles et les plantations forestières. Certaines pratiques sont illégales et ont lieu dans les aires protégées. Depuis les années 1980, environ 69 400 ha de plantations à vocation énergétique ont été réalisés en RDC par 15 projets. Ces plantations sont encore marginales, trop jeunes et incapables de satisfaire la demande actuelle ou future. Elles fourniraient, combinées avec les plantations initiées hors projets, environ 9, 30, 32 et 54 % du bois-énergie consommé respectivement à Kinshasa, Bukavu, Goma et Butembo. À part celles sur les plantations du plateau Batéké et du Nord-Kivu, il n’existe pas encore de publications scientifiques sur les autres plantations à vocation énergétique de la RDC. Pour gérer durablement la ressource et sécuriser les approvisionnements, des actions sont indispensables en ce qui concerne prioritairement : la diversification des sources d’approvisionnement en bois-énergie, à travers notamment de larges programmes de plantations forestières et agroforestières ainsi que l’aménagement des forêts naturelles ; l’amélioration des techniques d’exploitation du bois et de sa carbonisation ; la réduction de la consommation en bois-énergie grâce aux foyers de combustion améliorés et au recours à des énergies alternatives au bois. Cela exige aussi la formalisation et la structuration de la filière bois-énergie suivant des dispositions réglementaires spécifiques à édicter. Des recherches complémentaires sont nécessaires en vue d’améliorer l’exploitation, la transformation et d’optimiser l’utilisation du bois-énergie.
Publisher
CIRAD (Centre de Cooperation Internationale en Recherche Agronomique Pour le Developpement)
Subject
Ecology,Ecology, Evolution, Behavior and Systematics,Forestry