« Faut que ça tourne ! », une esthétique de la routine ouverte en élevage européen ?

Abstract

Cet article repose sur une approche anthropologique comparative de deux pratiques d’élevage en Europe. À la lumière des savoir-faire à priori disparates de deux éleveurs, nous entendons éclairer ce que peut être une esthétique de la routine ouverte. Pour ce faire, après avoir décrit ethnographiquement les deux terrains investigués, nous analysons les ressorts pratiques sur lesquels repose l’indispensable anticipation à laquelle les fermiers recourent au quotidien pour que leur élevage « tourne ». Cette anticipation s’appuie sur un anthropomorphisme mesuré et sur l’observation d’indices, sur une lecture des comportements des animaux et une imprégnation du milieu technique spécifique à chaque étable.