Abstract
Résumé.Au XIXesiècle, alors que la pharmacopée s’enrichit d’un nombre considérable de psychotropes, la plupart ayant des propriétés antalgiques, l’automédication est la norme. Les individus de l’époque disposent en effet de connaissances traditionnelles sur les substances disponibles, actualisées pour les médicaments nouveaux grâce à de nombreux contenus de vulgarisation médicale. Les médecins et pharmaciens participent à cet accroissement de la médicalisation qui favorise leur installation en tant que professionnels reconnus. Mais à mesure que leur statut s’institutionnalise, le corps médical officiel œuvre à interdire toute pratique de soins en dehors de son contrôle, qu’il s’agisse du recours aux thérapeutes traditionnels (guérisseuses et guérisseurs, rebouteuses·et rebouteux, herboristes, etc.) ou de l’automédication. Nous analyserons dans cet article les pratiques médicales des individus du XIXesiècle en lien avec les psychotropes et montrerons les conséquences sanitaires de la confiscation des savoirs profanes sur ces substances.
Publisher
University of Toronto Press Inc. (UTPress)