1. After Spanish Rule
2. La ruptura originaria: Mutaciones, debates y mitos de la Independencia
3. Le système des deux républiques établit dans les décennies suivant la Conquête espagnole, se trouve au cœur de la charpente juridique mise en place par les Lois des Indes. Il consistait en un division juridique et spatiale du territoire et de sa population. Dès le mi-XVe siècle, le monde colonial est ségrégué, structuré de manière administrative en deux entités : la République des Espagnols et la République des Indiens (indios). À leur arrivée en Amérique, les Espagnols, voient dans les populations locales une altérité fondamentale, un Autre qui implique une certaine uniformité dans la distinction (uniformité qui fait fi des différences culturelles et sociopolitiques des différents peuples) et permet une appellation commune qui se cristallisera dans la division des deux républiques : La république des Espagnols et la république des Indiens. À l’origine, les deux républiques devaient être étanches, avec les populations autochtones d’un côté et espagnoles de l’autre. Les Espagnols contrôlaient les deux républiques, mais outre pour l’évangélisation et l’utilisation de la main d’œuvre autochtone, les contacts étaient prohibés. Il faut entendre « république » ici, non pas comme un territoire, mais comme un régime politique, une communauté politique régie par des lois spécifiques. Cette structure ne fit, bien entendu, pas long feu, un important métissage apparaissant très rapidement. Ce métissage étant autant biologique (Espagnols et Indiens générant une progéniture commune) que culturel (langue, religion, vêtement, alimentation, etc.) le système ne put fonctionner tel qu’envisagé au départ. La division demeura tout de même en théorie (pour près de 300 ans) et constitue un des grands paradoxes de l’époque coloniale alors que des lois différentes régirent, d’un côté, les Indiens et, de l’autre, les Espagnols malgré la fluidité ethno-sociale.