Abstract
Les personnages de Michel Houellebecq et Jean-Philippe Toussaint finissent, dans leur grande majorité, par s’extraire d’un monde social et géographique dont ils peinent à supporter les règles et les limites. Dans ce contexte désenchanté, le retrait vers des îles se présente comme une solution légitime. Si elles apparaissent dans un premier temps comme des alternatives aux affres de la métropole, Lanzarote et l’île d’Elbe représentent moins des utopies décrivant des sociétés idéales que des non-lieux relégués à une acceptation étymologique du terme : le lieu de nulle part ou qui n’est en aucun lieu. Les deux auteurs ne cessent ainsi de jouer avec les codes de l’utopie insulaire, en les déchargeant de l’histoire et des références littéraires qui lui sont habituellement associées. L’article se propose d’analyser les effets et les manifestations des anti-utopies insulaires de Houellebecq et Toussaint, dans un monde dont on a mesuré les limites et la finitude des ressources.
Publisher
Katolicki Uniwersytet Lubelski Jana Pawla II
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