Abstract
L’article constitue une analyse des Mots de Russie, roman autobiographique d’Isabelle Bielecki, écrivaine belge contemporaine d’origine russo-polonaise. Le cadre théorique de l’étude est fourni par deux concepts clés : la poétique romanesque de la mémoire de Jean-François Perrin et la postmémoire de Marianne Hirsch. L’auteur analyse la composition du texte, basée sur une (post)mémoire qui fait problème. Deux intrigues y coexistent : celle qui correspond au récit du retour des souvenirs et de ses circonstances ; et celle qui est constituée du contenu des souvenirs. Le phénomène de la postmémoire, résultat d’un traumatisme historique, modifie la poétique romanesque de la mémoire en y introduisant une structure discontinue, une incertitude quant à ce qui s’est passé, une coloration morale ambigüe des figures des victimes directes du traumatisme, un récit des souffrances physiques de ses victimes indirectes, mais aussi la possibilité de dépasser l’héritage traumatique grâce à l’écriture. La (post)mémoire apparaît ainsi comme un puissant stimulant créatif.
Publisher
Katolicki Uniwersytet Lubelski Jana Pawla II
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