Affiliation:
1. Université de Ngaoundéré
Abstract
Comme dans la quasi-totalité des villes d’Afrique subsaharienne, Ngaoundéré connaît une croissance démographique et spatiale importante ces deux dernières décennies. Pour preuve, sa population urbaine a été multipliée par trois et son ressort territorial par deux en l’espace de 20 ans. Cette dynamique urbaine y a favorisé l’essor du transport artisanal afin de répondre aux besoins de mobilité de tou·te·s ses résident·e·s. L’objectif de cet article est d’examiner les politiques de gestion de la mobilité artisanale à Ngaoundéré afin d’en déduire sa valeur juridique et son statut social. Pour ce faire, l’approche historique a été privilégiée dans l’analyse des phénomènes et des processus liés à la dynamique du transport artisanal dans la ville de Ngaoundéré. Pour ce qui est des travaux empiriques, on adopte une approche méthodologique qualitative basée sur les observations directes de terrain, les analyses de différents supports cartographiques, des images satellites et le traitement des données collectées par entretiens semi-structurés avec les principaux acteurs et actrices du transport artisanal urbain à Ngaoundéré. Il en ressort que les moyens de transport des personnes et des biens ont essayé de suivre la dynamique démographique et spatiale de cette ville pour répondre à ses besoins de mobilité. Mais leurs multiplications et leurs diversifications ont participé à l’accentuation du désordre urbain et à la complexification de sa gouvernance. Aujourd’hui, la perception de cette activité informelle est duale : illégale, au strict sens du respect des textes de loi en vigueur au Cameroun, et légitime, pour sa contribution sociale et économique au bien-être quotidien des citadin·e·s de Ngaoundéré.
Publisher
Association science et bien commun