Abstract
La transition écologique confronte à deux égards les fondements de l’aide au développement au point où sa légitimité est questionnée. Si tant est qu’elle est réalisée dans sa complétude, la transition écologique met en exergue l’incompatibilité des valeurs néolibérales avec les objectifs de protection de l’environnement, lesquels se trouvent confondus dans le concept de développement durable. Le « mimétisme », encouragé par les politiques de développement, « qui caractérise la formation des politiques publiques en Afrique » consiste en l’adhésion à un système économique qui compromet la résilience de l’humanité aux bouleversements écologiques. La transition écologique ne requiert pas une telle transposition, mais plaide pour un dialogue social et écologique avec les populations bénéficiaires. Elle nécessite une prise en compte des particularismes des territoires en mettant en avant les savoir-faire et les expertises locaux. Notre étude juridique se propose de questionner l’aide au développement européenne dans ses fondements notionnels et institutionnels à l’aune des présupposés de la transition écologique et de définir une politique de développement qui contient de manière intrinsèque le principe d’un dialogue avec les populations bénéficiaires pour l’avènement d’un modèle de penser et d’être social et écologique. Des notions tirées de réflexions doctrinales sur la société internationale ou la gouvernance écologique peuvent être valablement mobilisées afin de mener à bien cette étude.
Publisher
Association science et bien commun