Introduction
Parmi toutes les causes de décès d’origine cardiovasculaire, les cardiopathies ischémiques (CI) demeurent les plus importantes. Notre étude visait à définir les
tendances de la prévalence et de l’incidence des CI au Québec ainsi qu’à déterminer la proportion de décès par CI qui n’avait aucun diagnostic antérieur de CI.
Méthodologie
Les tendances de la prévalence, de l’incidence et de la mortalité ont été examinées avec une étude populationnelle utilisant le Système intégré de surveillance des
maladies chroniques du Québec, qui jumelle plusieurs fichiers médico-administratifs. Les données, recueillies auprès des Québécois de 20 ans et plus, sont présentées selon deux
définitions de cas : 1) une définition validée et 2) une définition reposant sur l’addition des codes de décès liés aux CI afin d’estimer la proportion des décès sans diagnostic
antérieur de CI comme indicateur de mort cardiaque subite (MCS).
Résultats
En 2012-2013, la prévalence brute des CI selon la première définition était de 9,4 % (593 000 personnes). Entre 2000-2001 et 2012-2013, la prévalence ajustée selon
l’âge a augmenté de 14 %, avec une légère diminution depuis 2009-2010. Les taux d’incidence et de mortalité ajustés selon l’âge ont diminué de respectivement 46 % et 26 %, les
taux bruts s’établissant à 6,9 pour 1 000 et à 5,2 % en 2012-2013. La proportion de décès identifiés uniquement grâce au décès par CI, soit l’indicateur de MCS, n’était
significative que pour les cas incidents (0,38 pour 1 000 en 2009-2010) et elle a diminué au cours de la période à l’étude.
Conclusion
La prévalence des CI a eu tendance à diminuer au cours des dernières années et l’incidence comme la mortalité ont également diminué au Québec. La majorité des décès
par CI touchent des patients ayant déjà reçu un diagnostic, seule une faible proportion des cas incidents n’ayant pas été préalablement identifiée.