Introduction
Les blessures subies par les adolescents au Canada constituent un problème de santé publique coûteux. Les recherches, limitées, qui ont été faites dans ce domaine reposent en grande partie sur des données administratives, qui sous-estiment la prévalence des blessures en omettant celles qui ne sont pas traitées par le système de santé. Les données autodéclarées fournissent des estimations à l’échelle de la population et comprennent des informations contextuelles utilisables pour déterminer les corrélats des blessures et les cibles possibles d’interventions en santé publique visant à réduire le fardeau des blessures.
Méthodologie
À l’aide des données de la vague de 2017 de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, nous avons calculé la prévalence des blessures autodéclarées, globalement et en fonction de leur caractère intentionnel ou non. Nous avons comparé la prévalence des blessures en fonction de l’âge, du sexe, de l’activité professionnelle, de la présence d’un trouble de l’humeur, de la présence d’un trouble d’anxiété, du tabagisme et de la consommation excessive d’alcool. Nous avons effectué les analyses à l’aide d’une régression logistique en vue d’établir les principaux corrélats pour lesquels les estimations de la prévalence sont significativement différentes.
Résultats
La prévalence globale des blessures subies au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête chez les adolescents vivant au Canada était de 31,4 % (IC à 95 % : 29,4 % à 33,5 %). La plupart des blessures n’étaient pas intentionnelles. Quelques points de pourcentage seulement séparaient les estimations correspondant aux différentes provinces, à l’exception de la Saskatchewan, où la prévalence était nettement plus élevée pour l’ensemble des blessures et pour les blessures non intentionnelles. Le tabagisme et la consommation excessive d’alcool ont été significativement associés à une plus grande prévalence des blessures dans la plupart des provinces. Les autres corrélats présentaient des associations non significatives ou inconsistantes avec la prévalence des blessures.
Conclusion
D’après les données, les interventions de prévention des blessures visant à réduire la consommation d’alcool, en particulier la consommation excessive d’alcool, seraient efficaces pour réduire les blessures chez les adolescents au Canada. D’autres recherches seront nécessaires pour déterminer comment le contexte provincial (comme le soutien en santé mentale pour les adolescents ou les programmes et politiques visant à réduire la consommation de substances) a un effet sur les taux de blessures.