Abstract
Plusieurs romans québécois mettent en fiction des personnages en situation d’itinérance comme protagonistes ou simples figurants. Ils reflètent souvent le regard que la société pose sur eux, un regard empreint de préjugés – tels que de les croire violents, toxicomanes, alcooliques ou malpropres, ou atteints de troubles mentaux – des préjugés qu’il faudrait déconstruire. Ainsi, l’analyse des romans
Anna et l’enfant-vieillard
(2019) de Francine Ruel et
Chercher Sam
(2014) de Sophie Bienvenu révèlera comment ces deux autrices utilisent ces stéréotypes, non pas dans le but de déshumaniser leurs personnages, mais au contraire dans celui d’exposer le regard méprisant dont sont victimes les personnes démunies (tant le regard d’autrui que le regard sur soi). Celle-ci sera effectuée à l’aide d’études sociologiques et psychologiques sur la déshumanisation et le profilage social des personnes en situation d’itinérance. En outre, en leur donnant une voix, un visage et un nom, les autrices contribuent à réhumaniser ceux et celles qui vivent dans la rue. Mais auparavant, comme le visage de l’itinérance apparait de plus en plus fréquemment dans les œuvres romanesques contemporaines, nous proposons un survol de leurs représentations et de leurs fonctions dans la littérature québécoise.
Publisher
Liverpool University Press
Reference29 articles.
1. Airelle, Anaïs. 2009. Pourquoi j’meurs tout l’temps. Montréal: Éditions Écosociété.
2. Anderson, Nels. 1923. The Hobo: The Sociology of the Homeless Man. Chicago: University of Chicago Press.
3. Barbeau-Lavalette, Anaïs. 2010. Je voudrais qu’on m’efface. Montréal: Hurtubise.
4. Self-Dehumanization;Bastian Brock;TPM – Testing,2014
5. Beneventi, Dominico. 2017. « Exposés: les itinérants dans les œuvres de fiction récentes au Canada ». Traduit par Catherine Browne. Dans La lutte pour l’espace: ville performance et culture d’en bas, dirigé par Beneventi, Dominico, Roxanne Rimstead et Simon Harel, 251–272. Québec: Les Presses de l’Université Laval.