Abstract
AbstractThe article examines plans for a military reconquest of Haiti and uses them as a lens to explore broader connections between exile, diplomacy, violence, and geopolitics in the wake of Haiti's independence. It retraces the networks and core elements shaping a plan involving Louis Marie Turreau de Garambouville, infamous veteran of the War in the Vendée and then French ambassador to the United States, as well as refugees from Saint-Domingue and Native Americans. On the one hand, the plan attests to the interconnections of the French and Haitian Revolutions with regard to the circulation of concepts of irregular warfare. On the other hand, the links between a veteran of the Revolutionary Wars, “counterrevolutionary” exiles, and Native Americans serve as a window onto the complex and messy realities of diplomacy in the rapidly shifting and uncertain geopolitical setting of the Americas in the midst of the Age of Revolutions.Cet article étudie des projets de reconquête d'Haïti au milieu des années 1800, les prenant comme point de départ pour explorer les rapports entre exil, diplomatie, violence et géopolitique au lendemain de l'indépendance. Il retrace les réseaux sociaux et les éléments-clefs d'un plan de reconquête impliquant à la fois Turreau de Garambouville, célèbre général de la guerre de la Vendée, puis ambassadeur de France aux Etats-Unis, des réfugiés de Saint-Domingue et des groupes amérindiens. Cette étude de cas permet de démontrer, d'une part, la circulation des concepts de guerre irrégulière entre les révolutions en France et en Haïti ; de l'autre, la mise en évidence des interactions entre un ancien combattant des guerres révolutionnaires, des exilés « contre-révolutionnaires », ainsi que des Amérindiens, permet d'analyser les réalités diplomatiques complexes et des alliances surprenantes dans le contexte géopolitique incertain et changeant des Amériques au milieu de l’ère des révolutions.