Abstract
Au XVIe siècle, les lois somptuaires contrôlaient non seulement l’utilisation des vêtements et des ornements, mais aussi les banquets, les mariages, les baptêmes et les funérailles, pour défendre les valeurs traditionnelles d’austérité et de décorum. L’inquiétude des autorités est donc double, presque antithétique : d’une part l’importance de la circulation de l’argent, de l’autre la crainte d’une contamination entre les différents groupes sociaux. La réglementation des vêtements, en leur attribuant une valeur symbolique, ne manque pas de trouver des applications particulières, comme le fait de pouvoir reconnaître immédiatement l’appartenance à des groupes marginalisés, par exemple les femmes juives et les prostituées. La résistance féminine à la régulation somptuaire prolifère en tant que preuve importante de la prise de conscience de la marginalisation subie par les femmes, mais aussi de la valeur compensatrice et réconfortante du paraître. Le paradoxe de la polyfonctionnalité de la robe-signe féminine c’est que, selon la volonté des normes de la ville, il indique parfois le privilège, d’autre fois la marginalité, ce qui signale la signification ambiguë que l’on attribuait à l’apparence féminine.
Publisher
University of Toronto Libraries - UOTL
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