Abstract
RésuméLe tournant philologique dans les sciences des textes est ancré dans la critique de la théorie littéraire et la recherche de l’objectivité dans la compréhension des écrits. Mais si l’idée de se concentrer sur la structure immanente des textes a été à l’origine de la philologie moderne, les problèmes du sens et de la traduction ont produit un surplus au cours du XIXesiècle qui peut être décrit en termes d’herméneutique culturelle. Ainsi la philologie historique a considérablement élargi sa pratique pour inclure la dimension culturelle. Edward Saïd et ses disciples en ont exploré les implications en lien avec la constitution d’une hégémonie discursive européenne. Pour que le retour à la philologie ne devienne pas l’expression nostalgique du regret du déclin d’une science classique, il faut prendre ce passé en compte. Les analyses qui ont abordé ce problème ont été principalement inspirées de l’expérience d’un échec civilisationnel et ont construit un modèle de production discursive du pouvoir. Mais comment la philologie peut-elle esquisser des perspectives nouvelles dans les débats contemporains si elle néglige l’hétérogénéité de son propre discours historique? Cet article entreprend donc d’identifier et d’analyser les traces de résistance contre le modèle culturel impérial de la philologie historique.
Publisher
Cambridge University Press (CUP)
Subject
General Social Sciences,History
Cited by
4 articles.
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