Abstract
Il y a un certain nombre d'années que je lis quotidiennement des articles ou des ouvrages concernant l'histoire des théories linguistiques. J'ai rarement éprouvé autant de plaisir qu'à la lecture du livre de Marc Dominicy. Je crois qu'il y a à cela une raison tres claire: c'est la façon de travailler de l'auteur. Pour lui, d'une part les théories formulées dans le passé sont descriptibles dans une langue moderne qui les rend comparables (voir ma note 12) entre elles et avec les theories plus modernes (10), d'autre part la pratique historiographique est cumulative. Le second point est sans doute dans son esprit une conséquence du premier, ou du moins il est la conséquence d'un axiome très fort assurant l'existence d'un principe de démarcation entre la science et la non-science (ibid.). Je pense qu'on peutfaire l'économie du principe de démarcation, si on part du principe que l'historiographie doit être cumulative. Cela suppose en effet que l'historien discute des représentations de prédécesseurs, mais plus encore que les leurs comme les siennes soient discutables, et par conséquent qu'elles soient formulables dans un Iangage qui les rende comparables. Dans le livre de l'auteur cela se traduit doublement par: a) une bibliographic importante et l'attribution assez générale, dans le cours du texte, des thèses avancées à ceux qui les ont émises; b) une représentation formalisée de la théorie qu'il décrit. Il y a là une grande rigueur autant méthodologique que déontologique.
Publisher
Cambridge University Press (CUP)