Abstract
RésumésDurant le premier millénaire de l’islam, la plus grande faculté de droit(madrasa)de La Mecque fut créée par un souverain bengali. Connue sous le nom d’université Banjāliyya, elle devint l’un des instituts les plus importants de la ville. Une deuxième université fut fondée deux décennies plus tard par un autre sultan bengali, né et élevé en hindou. Cet article revient en détail sur la création et l’histoire de ces deux universités et sur les implications en matière d’interactions juridiques pour l’historiographie existante sur le Moyen-Orient, l’islam d’Asie du Sud et l’océan Indien. Le premier projet d’établissement, mené à bien par un agent abyssin, montre comment le droit a fourni des fondements et un langage communs qui permirent aux musulmans asiatiques, africains et arabes d’échanger et d’harmoniser leurs desseins culturels, économiques, politiques et diplomatiques. Les représentations liées aux projets juridiques ouvraient des possibilités qui n’auraient autrement pas été envisageables et qui dépassaient le droit en tant que doctrine religieuse. Cette histoire d’un triangle d’interactions afro-arabo-asiatique amène à repenser ce que nous savions sur l’islam prémoderne et le droit islamique. Au lieu de considérer les Arabes comme les seuls exportateurs de l’islam et de son droit et les croyants d’Asie et d’Afrique comme de simples récepteurs, il faut accepter la réalité d’échanges réciproques existant depuis les périodes prémodernes. L’histoire des facultés de droit bengalies à La Mecque éclaire sur ces interconnexions afro-arabo-asiatiques et sur leur rôle dans la formation de l’islam d’Asie du Sud en particulier et de l’océan Indien en général.
Publisher
Cambridge University Press (CUP)
Subject
General Social Sciences,History
Cited by
1 articles.
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