Parliamentarianism among the French Working Class

Abstract

L'auteur analyse la conscience politique des travailleurs français en se servant de l'appareil conceptuel de Weber plutôt que de celui de Marx. Selon elle, la nature de la conscience politique des travailleurs dépend de leur mode de vie, lequel est grandement influencé par le niveau de leur éducation. Ainsi, les travailleurs qui possèdent une éducation de niveau secondaire sont plus susceptibles d'appuyer des partis de droite alors que ceux qui n'ont pas dépassé le niveau primaire de même que ceux qui ont acquis une spécialisation technique tendent à appuyer des partis de gauche. De l'intériorisation de la mythologie politique de droite ou de gauche dépend l'attitude des travailleurs à l'égard du système parlementaire. Dans la mesure où la mythologie gaulliste implique une diminution des pouvoirs de l'Assemblée Nationale, les travailleurs possédant une éducation de niveau secondaire sont amenés à perdre confiance dans le parlementarisme. Il appert cependant que pour les travailleurs dont le niveau d'éducation est inférieur ou supérieur au niveau secondaire, ce soit la confiance en eux-mêmes et en leur bonne intégration sociale qui les amène à partager la mythologie de gauche à l'effet que l'individu possède une réelle influence sur le gouvernement grâce au système parlementaire. Ainsi, le travailleur qui n'a pas dépassé le niveau primaire et qui perçoit la société comme nuisible à son mode de vie, perçoit également le gouvernement comme un organisme qui lui est étranger et souhaite que le parlement ne possède de pouvoirs que dans la mesure où le Parti Communiste peut les exercer. Par contre, l'ouvrier spécialisé, conscient du pouvoir qu'il a d'influencer les autorités en vertu de sa position dans le processus de production, donne un plus large appui au système parlementaire. D'où l'auteur conclut que le radicalisme de la nouvelle classe des travailleurs spécialisés détenteurs d'une éducation technique visera à transformer lo'exercice du pouvoir plus par l'élection d'un parti socialiste à l'Assemblée Nationale que par des moyens non parlementaires.