Abstract
Résumé
Cet article propose une réflexion sur les initiatives politiques déployées ces dernières années un peu partout en Occident afin de rendre les forces armées plus « représentatives ». S'il est difficile de contester la légitimité démocratique de ces initiatives, celles-ci risquent néanmoins de porter atteinte à l'autonomie professionnelle des officiers au sein des forces armées, conformément à ce que nous appelons le « compromis huntingtonien », soit le modèle de relations civilo-militaires qui domine encore aujourd'hui en Occident. En effet, en intervenant directement dans les « affaires internes » des forces armées, le pouvoir civil se trouve ainsi à empiéter sur les pouvoirs et le champ des responsabilités professionnelles exercées par les officiers sur les forces armées. Pour pallier ce risque, nous proposons un élargissement du « rôle politique » de l'officier, à l'intérieur même du cadre fixé par le compromis huntingonien. Cela devrait se traduire par deux axes complémentaires d'action pour l'officier aujourd'hui négligés : d'une part, défendre la place singulière des forces armées dans la société et, d'autre part, agir en tant qu'agent de changement culturel au sein des forces armées.
Publisher
Cambridge University Press (CUP)
Reference44 articles.
1. Army Professionalism, The Military Ethic, and Officership in the 21st Century
2. « Theories of Democratic Civil-Military Relations »;Burk;Armed Forces and Society,2020
3. « The Profession of Arms: Ideological Codes and Dominant Narratives of Gender in the Canadian Military »;Taber;Atlantis : Critical Studies in Gender, Culture and Social Justice,2009