Abstract
Dans les rituels sociaux, la douleur est investie masochiquement comme une plus-value de l'expérience vécue. Au cœur du dolorisme chrétien et des rites d'initiation traditionnels, la douleur recherchée est valorisée culturellement. Dans les sociétés occidentales et avec le déclin des codes traditionnels, des conduites individuelles de douleur provoquée apparaissent comme de nouvelles expériences d'affirmation de soi : scarifications, automutilations, prise de risques, etc. Les conduites masochiques individuelles deviennent-elles de nouvelles valeurs codifiées socialement ? Confèrent-elles encore une aura supplémentaire au sujet qui les vit ? Comment les comprendre à une époque où la douleur est dorénavant perçue comme un facteur de vulnérabilité ? Nous tentons d'ébaucher quelques pistes de réponses à ces questions. À partir de la représentation populaire du masochisme, nous proposons d'aborder la dimension sociale et culturelle du masochisme. Nous faisons ensuite le lien entre son expression sociale et la manière dont y répond le sujet. Cela nous amène à interroger la place donnée à la douleur et aux douloureux chroniques dans l'imaginaire social contemporain en proposant la notion de masochisme social.
Subject
Anesthesiology and Pain Medicine
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