1. Le texte utilisé est celui de Armstrong, E. C.; Buffum, D. L.; Bateman Edwards et Lowe, L. F. H.,The Medieval French Roman d'Alexandre, volume II:Version of Alexandre de Paris, Text (Princeton, 1937), New York, 1965. Je considère le RAlix (abréviaton utilisée par les éditeurs) comme un texte autonome; la part de la tradition ne sera pas prise en considération. Pour la datation, voir Foulet, A.,The Medieval French Roman d'Alexandre, volume III:Version of Alexandre de Paris; variants and notes to Branch I (Princeton, 1949), New York, 1965: 28–9.
2. On ignore tout au sujet d'Alexandre de Bernai, dit de Paris, qui se nomme à la fin de la Branche II (vv. 3098) et à la fin de la Branche IV (v. 1699). Il semble avoir écrit dans la “ France” (le domaine royal). Plusieurs fois il est question d'une espèce de “nationalisme”: en louant les exploits de Pirrus (un combattant grec), le compilateur note:Cil ne resambloit mie Provençiaus ne Basclois, Ains quidissiés qu'il fust uns natureus François (II : 1242–3) et lors de l'é numération des pays qu'Alexandre aurait encore voulu conquérir, il mentionneFrance quifust chiés du mont, que sa droiture est tale, Car la gens est molt bone, n'est nule qui la vale (IV : 556–7). Cet éloge au milieu des plaintes funèbres chantant les mérites du plus grand roi du monde, Alexandre le Grand, étonne. Faut-il penser à une “faille du désir” (Zumthor, P.,Essai de Poétique mé diévale, Paris, 1972 : 68) ou à une intervention délibérée destinée à plaire au public (Philippe-Auguste et les siens)? En tout cas, originaire de Normandie, le compilateur a embrassé la cause de sa nouvelle patrie.
3. Voir, par exemple, Duby, G.,Situation de la Noblesse en France au début du XIIIe siècle dansHommes et Structures, Paris, 1973 : 343–5 etLa Noblesse dans la France médiévale. Une enquéte, ibidem, pp. 145–66; Flori, J.,La notion de chevalerie dans les chansons de geste du XIIe siècle. Etude historique du vocabulaire, Le Moyen Age, LXXXI, 1975 : 211–44; du même,Pour une histoire de la chevalerie. L'adoubement dans les romans de Chretien de Troyes, Romania, C, 1979 : 21–53; van Luyn, P.,Les Milites dans la France du XIe siècle, Le Moyen Age, LXXVII, 1971 : 5–52 et 193– 238; Rocher, D.,“Chevalerie” et litterature “chevaleresque”, Etudes Germaniques, XXI, 1966 : 165–79; Bumke, J.,Studien zum Ritterbegrif im 12. und 13. Jahrhundert, Heidelberg, 1964.
4. Duby, G.,Les trois Ordres ou l'imaginaire du Feodalisme, Paris, 1978 : 331–7.
5. Duby, G.,Die Ursprunge des Rittertums dansDas Rittertum im Mittelalter, ed. A. Borst, Darmstadt, 1976 : 368.