Abstract
Après une période de grande stabilité des prix et des volumes produits, encadrée par une politique agricole commune forte, la filière laitière française entre dans une zone de turbulences et d’incertitudes. L’augmentation de la demande alimentaire mondiale, associée à l’abandon imminent des quotas laitiers devraient créer un climat d’enthousiasme et favoriser le développement de la production laitière en Europe. Mais ces dérégulations aboutissent aussi à de fortes tensions sur le marché mondial des produits agricoles qui renforcent les inquiétudes concernant l’avenir du potentiel de production laitière française. Les éleveurs s’interrogent sur l’évolution de leurs systèmes de production et notamment la pertinence de diverses options. Afin de limiter la sensibilité aux fluctuations du marché, les systèmes laitiers à bas intrants font le choix d’une réduction de leur dépendance grâce à une forte cohérence entre les potentialités du milieu et la demande du troupeau. Ils espèrent alors améliorer leurs revenus par la réduction des coûts tout en assurant lapérennité du système. Ce choix est un puissant stimulant d’innovations pratiques qui s’appuient souvent sur des traditions techniques revisitées et adaptées au contexte. Cette démarche, déjà mise en place par un certain nombre d’éleveurs, impose de disposer d’atouts structurels favorables au pâturage de longue durée, de constituer un stock de sécurité conséquent et de favoriser les légumineuses et le recyclage efficace des éléments. La conduite du troupeau, notamment en matière de répartition des vêlages, et le choix du type de vaches sont également des éléments stratégiques essentiels. Si les performances économiques et sociales de ces systèmes sont souvent conformes aux attentes, ces systèmes nécessitent au minimum apprentissage et conviction du fait d’un changement de paradigme dans l’évaluation des performances.
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