Author:
DEPEYROT Jean-Noël,PARMENTIER Marc,PERROT Christophe
Abstract
Les exploitations avec élevage de ruminants de taille significative regroupent au recensement agricole 2020 la moitié des emplois agricoles non-salariés (en équivalents temps plein) de la France métropolitaine. Les chefs d’exploitation et coexploitants connaissent un vieillissement marqué en particulier dans les secteurs bovins lait et viande, mais moins prononcé que pour les exploitations sans élevage. C’est cette évolution qui déclenche des interrogations sur les conséquences, notamment en termes de volume de production, de la vague de départs inéluctable qui lui est associée. Néanmoins, le pourcentage d’éleveurs de moins de 40 ans semble s’être stabilisé depuis 2010, à des niveaux variables selon les secteurs, grâce au maintien d’un flux conséquent d’entrées de jeunes et moins jeunes actifs aux profils et aux choix productifs très variés. Ces installations développent la diversité des exploitations avec élevage de ruminants, aussi bien pour les exploitations individuelles, plus fréquemment en double activité et/ou reprises hors cadre familial et orientées vers des circuits courts, que pour les GAEC, plus fréquemment familiaux, qui poursuivent leurs croissances individuelles en taille et volume de production. Malgré une réduction du volume de main-d’œuvre nettement plus rapide dans les exploitations avec élevage de ruminants (– 20 % en dix ans contre – 11 % pour l’ensemble de l’agriculture), l'analyse des trajectoires des actifs montre, sur la dernière décennie, une meilleure stabilité individuelle des travailleurs dans ces élevages, ceux-ci restant plus fréquemment dans le secteur entre 2010 et 2020, quel que soit leur statut, et révèle que les salariés peuvent, mieux qu’ailleurs, constituer des candidats à l’installation.