Abstract
Cet article propose d’interroger la mise en œuvre concrète de l’outrage sexiste, une nouvelle infraction visant le « harcèlement de rue » en France. Il s’appuie pour cela sur une enquête par entretiens, observations et analyses de documents, menée auprès de différentes polices chargées de son application entre 2018 et 2020. Dans une perspective de sociologies de la police et de l’action publique, appliquée à une question genrée, l’article met en avant la mise en œuvre limitée de la contravention, pour des motifs idéologiques, liés au cadrage du problème public et aux représentations des agent·e·s, mais aussi et surtout en raison de logiques professionnelles traversant ces forces de police, combinées aux modalités de construction de cette infraction.