Abstract
Depuis l’antiquité, la dichotomie du beau et du laid structure nos sociétés et notre relation au monde. La littérature des XXème et XXIème siècles n’échappe pas à cette antithèse et oppose le geste beau et bienséant au geste laid et inconvenant. L’écrivain tunisien Ahmed MAHFOUDH, surnommé « écrivain de la ville » du fait que toute son œuvre romanesque met en scène la ville de Tunis avec sa médina et ses quartiers européens, gère son univers en termes d’espace ouvrant à ses personnages la voie du bonheur et de la beauté, d’une part, mais aussi de la frustration et de la laideur, de l’autre. Dans cette perspective, nous réfléchirons à la manière dont cette écriture romanesque témoigne de la problématique du beau et du laid comme symptôme du processus de la modernisation marquant la société tunisienne. A cet effet, nous proposerons une étude de l’image de la ville de Tunis dans l’œuvre en question2 pour saisir les deux concepts du beau et du laid qui s’impliquent mutuellement et, qui s’avèrent plus riches et plus imprévisibles qu’on ne croit.