Abstract
La grande mobilité contemporaine, valorisée par l’usage marketing et métaphorique de la figure nomade, dilue la catégorie de classement des genres de vie. « Genre de vie » et « nomade » ne sont plus aussi sûrs que la typologie naturaliste le réclame, surtout s’il s’agit de définir des groupes humains par délimitation, avec l’espace terrestre comme support de preuve. Or il y a loin de l’espace terrestre à l’espace géographique, ce que le détour par le nomadisme peut illustrer, à la condition de déjouer certains pièges tenant aux habitudes nomenclaturales, à l’outil cartographique qui les conforte, et à certains objets-concepts malmenés comme l’ethnie et le territoire, associés par surcroît. La métaphore nomade appliquée à des pratiques de l’espace incomparables devient alors utile en forçant à s’interroger sur l’espace des représentations dominantes qui engage des jeux de pouvoir par la preuve contestable de ce qui doit être : ancrage nécessaire à l’identité ou mouvement nécessaire à la vie ? Quand toutes les mobilités et tous les ancrages ne se valent pas malgré leur enregistrement sur le seul plan réducteur et fixe de « la » carte, l’espace mobile des représentations invite à une révision des catégories d’assignation en mettant à mal quelques repères bien installés comme le lieu réduit à son site.
Subject
General Materials Science
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