Abstract
L’étude du processus suicidaire, dominé par l’épidémiologie, exclut toute approche phénoménologique, limitant ainsi la valeur clinique des résultats. Certaines théorisations d’inspiration nord-américaine tentent de modéliser la crise suicidaire, telle que la théorie interpersonnelle du suicide. Nous souhaitons étoffer ces résultats en réhabilitant une émotion largement méconnue : la honte. Sur le plan ontologique, la mors voluntaris se conçoit alors comme défaillance du sentiment même de l’existance humaine. Cliniciens et chercheurs sont donc invités à remettre en pensée la question de l’estime de soi et de l’identité dans la problématique suicidaire.