Author:
Barrault-Stella Lorenzo,François Camille,Taiclet Anne-France
Abstract
À l’intersection de la sociologie politique et de la sociologie urbaine, cet article explore le processus de spatialisation de l’ordre politique en articulant deux angles d’analyse, qui constituent autant d’angles morts produits par le cloisonnement des disciplines et des thématiques de recherche : d’une part, la spatialisation des groupes sociaux et de leur représentation politique , qui s’inscrivent toujours dans des territoires spécifiques, dont la morphologie sociale particulière affecte la capacité (ou l’incapacité) de chaque groupe à convertir et représenter politiquement ses intérêts ; d’autre part, l’action publique , qui module aussi bien la composition sociale des territoires que la capacité des groupes ou des échelles de gouvernement à imposer, arbitrer ou reproduire les différents intérêts sociaux. En proposant de déplier les maillons de la conversion politique des intérêts des groupes sociaux à l’échelle locale, il plaide pour un décloisonnement des disciplines et des méthodes en sciences sociales, indispensable pour analyser les mécanismes de réfraction spatialisée de l’ordre politique – au sein des institutions représentatives du pouvoir local comme dans les politiques publiques territorialisées – et in fine la manière dont s’exerce la domination politique territorialisée.