Abstract
Poser la question du deuil de guerre, dont les sociétés du XX e siècle ont fait une expérience massive dont la trace reste visible, permet de produire un rapprochement entre une « histoire du sensible » et l’historiographie traditionnelle du fait guerrier. Les historiens du deuil collectif se sont peu avisés que la dimension collectivisée du deuil avait masqué la dimension personnelle de la perte : le deuil individuel, familial, celui des amis, des proches, ne se laisse apercevoir qu’au prix d’un changement de focale dont la notion de « cercles de deuil » peut rendre compte. L’article tente d’établir la spécificité du deuil de guerre dans sa dimension de souffrance individualisée et personnelle. Mais la souffrance de la perte, pour intime qu’elle soit, n’est pas affranchie du social ; ce qu’il s’agit de saisir, c’est aussi la variation d’une société à une autre, d’une sortie de guerre à une autre. L’histoire de la guerre, loin de s’y perdre dans une émotion factice, peut y gagner en intensité et en profondeur de champ.
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