Abstract
Cette étude aborde les propriétés performatives du discours environnementaliste dans les organisations. Comment l’entreprise s’y prend-elle pour rendre des comptes sur son impact social et environnemental auprès de publics susceptibles d’être affectés par ses activités, ou, plus simplement, pour prendre les devants en affichant ses choix politiques volontaristes en matière de protection de l’environnement (Tremblay et al., 2007, pp. 218-219) au moyen de chartes, par exemple) ou encore, selon les événements, fournir des explications, présenter des excuses, rassurer des victimes, redorer son blason ? Notre hypothèse est qu’il y parvient en usant d’actes de langage, au sens du philosophe anglais Austin. La performativité est constitutive du statut juridique de textes de portée plus normative (normes, chartes, conventions, lois, décrets, déclarations officielles…). Certes, et ce point constitue l’essentiel de mon propos, le performatif environnementaliste peut faire l’objet de parodies, d’esquives ou de paradoxes… On verra que, pour l’essentiel, les stratégies de langage permettent de gagner du temps La performativité est constitutive du discours politique en raison de la légitimité démocratique de ses énonciateurs. A quelle condition le discours environnementaliste peut-il revendiquer une telle légitimité ? A quel titre l’entreprise peut-elle revendiquer un statut d’éco-citoyenneté ?
Publisher
Universite Catholique de Louvain
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1. Communication intercommunale et changement climatique;Revue française des sciences de l’information et de la communication;2016-01-01